Rassemblement Républicain du 11 Janvier 2015
Je suis Charlie
Rassemblés, en France mais aussi dans de nombreux pays, au nom de notre liberté.
Parce que nous sommes tous "Charlie", "Flic", "Juif", "Musulman", "Français"..., il fallait que je me rende, aujourd'hui 11 janvier 2015, à la marche républicaine en hommage aux 17 victimes ; dire aux terroristes qu'ils n'ont pas réussi à nous diviser, bien au contraire ; dire que les mots "Vivre ensemble" sont le ciment de toute démocratie.
Hommage aux 17 victimes |
Martin Luther King a d'ailleurs dit une chose très vraie : "Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensembles comme des idiots".
Egalement, Evelyn Beatrice Hall qui a notamment écrit un livre consacré à Voltaire en 1906 "The Friends of Voltaire", a tenté de résumer la pensée de celui-ci en écrivant cette phrase : "Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu'au bout pour que vous puissiez le dire".
Aujourd'hui encore, cette phrase est terriblement d'actualité !
Et pour se rappeler que nous sommes tous frères, que l'on soit croyant ou pas, je reprendrai un passage que Voltaire a écrit dans son Traité sur la tolérance en 1763, chapitre XXIII :
Prière à Dieu
Ce n'est donc plus aux hommes que je m'adresse ; c'est à toi dieu de tous les êtres, de tous les mondes et de tous les temps : s'il est permis à de faibles créatures perdues dans l'immensité, et imperceptibles au reste de l'univers, d'oser te demander quelque chose, à toi qui a tout donné, à toi dont les décrets sont immuables comme éternels, daigne regarder en pitié les erreurs attachées à notre nature ; que ces erreurs ne fassent point nos calamités. Tu ne nous as point donné un cœur pour nous haïr, et des mains pour nous égorger ; fais que nous nous aidions mutuellement à supporter le fardeau d'une vie pénible et passagère ; que les petites différences entre les vêtements qui couvrent nos débiles corps, entre tous nos langages insuffisants, entre tous nos usages ridicules, entre toutes nos lois imparfaites, entre toutes nos opinions insensées, entre toutes nos conditions si disproportionnées à nos yeux, et si égales devant toi ; que toutes ses petites nuances qui distinguent les atomes appelés hommes ne soient pas des signaux de haine et de persécution ; que ceux qui allument des cierges en plein midi pour te célébrer supporte ceux qui se contentent de la lumière de ton soleil ; que ceux qui couvrent leur robe d'une toile blanche pour dire qu'il faut t'aimer ne détestent pas ceux qui disent la même chose sous un manteau de laine noire ; qu'il soit égal de t'adorer dans un jargon formé d'une ancienne langue, ou dans un jargon plus nouveau ; que ceux dont l'habit est teint en rouge ou en violet, qui dominent sur une petite parcelle d'un petit tas de boue de ce monde, et qui possèdent quelques fragments arrondis d'un certain métal, jouissent sans orgueil de ce qu'ils appellent grandeur et richesse, et que les autres les voient sans envie : car tu sais qu'il n'y a dans ces vanités ni de quoi envier, ni de quoi s'enorgueillir.
Puissent tous les hommes se souvenir qu'ils sont frères ! Qu'ils aient en horreur la tyrannie exercée sur les âmes, comme ils ont en exécration le brigandage qui ravit par la force le fruit du travail et de l'industrie paisible ! Si les fléaux de la guerre sont inévitables, ne nous haïssons pas, ne nous déchirons pas les uns les autres dans le sein de la paix, et employons l'instant de notre existence à bénir également en mille langages divers, depuis Siam jusqu'à la Californie, ta bonté qui nous a donné cet instant.
Je serai tentée de dire que ce texte, en forme de prière, ne s'adresse pas forcement à Dieu mais plutôt à tous les hommes, pour une tolérance mutuelle sur le plan religieux et social.
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